Il m’a tapée mais je veux le reconquérir


Dur à croire ? Pourtant, en cette journée de lutte contre les violences faites aux femmes, certaines continuent de protéger leur (ex) partenaire. Jusqu’où va l’emprise…

Que faire quand on reçoit le témoignage d’une femme défendant un partenaire violent (brimades, insultes, et coups portés) qui vous dit : « aidez-moi à le reconquérir, je sais qui il est dans le fond » ? Comment lui faire entendre que la manipulation est allée tellement loin que c’est sa vie qui est en danger, et que l’aider reviendrait à la jeter dans la gueule du loup ?

Peut-être rappeler que la victime, c’est elle.

Elle qui encaisse les dénigrements autant que les coups portés sur son corps et son visage. Qu’elle est courageuse de chercher à défendre cet homme fou de jalousie, puisque ce positionnement la confronte possiblement à la critique des autres, mais que ce courage doit lui servir à s’éloigner de lui pour aller vers des personnes qui l’aideront à sortir de cette emprise et à s’aimer soi-même. Et d’autres qui l’aimeront pour ce qu’elle est vraiment, quand bien même elle s’en défendrait.

Les femmes victimes de violences ne sont pas responsables. Elles sont les victimes. Sous l’influence de leur (ex) conjoint ou (ex) partenaire, elles ne doivent pas douter de ce qu’elles ressentent (angoisse, peur, état d’urgence, sentiment d’être menacées) et minimiser l’impact des violences qu’elles subissent. Mais, au contraire, libérer leur parole, s’autoriser à parler de leur vécu à qui voudra l’entendre (entourage, collègues de travail, professionnels), car le silence est le meilleur ami de l’agresseur, comme le décrit Leslie Morgan Steiner dans sa conférence TED : « Why domestic violence victims don’t leave » (pourquoi les victimes de violence conjugale ne quittent pas).

Les formes de la violence

La violence conjugale n’est pas que physique. Elle commence le plus souvent par des violences psychologiques, qui installent la stratégie d’emprise. Rappelons que la violence se manifeste de multiples façons :

  • Physiques (bousculades, morsures, coups avec ou sans objet, brûlures, strangulations, séquestrations sur elle, sur des animaux)
  • Verbales (injures, cris, menaces sur elle, les enfants)
  • Psychologiques (intimidations, humiliations, dévalorisations, chantages affectifs, interdiction de fréquenter des amis, la famille)
  • Sexuelles (agressions sexuelles, viols, pratiques imposées)
  • Matérielles (briser, lancer des objets)
  • Économiques (contrôle des dépenses, des moyens de paiement, interdiction de travailler)
  • Administrative (au moyen de confiscation de documents : carte nationale d’identité, carte vitale, passeport, livret de famille, carnet de santé, diplôme, etc.)

Que faire si je me sens menacée ou que je subis des violences conjugales ?

  • Appeler le 3919 (le numéro d’écoute national de Violences Femmes Info – Appel anonyme et gratuit)
  • En parler à votre médecin (si vous n’en avez pas, vous pouvez en trouver sur ameli-direct.ameli.fr)
  • En parler à une association près de chez vous
  • M’en parler et je vous aiderai trouver de l’aide en toute confidentialité

Toutes les infos sont disponibles sur le site http://stop-violences-femmes.gouv.fr/

Les numéros d’urgence :
(
Ces cinq numéros d’urgence sont gratuits et peuvent être composés à partir d’un téléphone fixe ou portable, même bloqué ou sans crédit.)

  • Le 17 : numéro qui vous permet de joindre la police et la gendarmerie.
  • Le 112 : numéro d’appel unique européen pour accéder aux services d’urgence, valable dans l’Union européenne.
  • Le 15 : numéro spécifique aux urgences médicales, qui vous permet de joindre 24h/24 le service d’aide médicale urgente (SAMU).
  • Le 18 : numéro qui vous permet de joindre les pompiers.
  • Le 114 : le numéro pour personnes sourdes ou malentendantes ou devant appeler discrètement (permet d’alerter par fax ou SMS, en remplacement des 15, 17, 18).

Ne restez pas seules.

Prune Quellien

Mini Prune HomeVous rencontrez cette situation et avez besoin d’aide ? Je vous invite à prendre rendez-vous, nous pourrons en parler par téléphone, sur Skype ou à mon cabinet à Paris.

 

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