Encore un temps où le couple doit s’adapter à un changement du milieu de vie : la ménopause et son cortège d’effets franchement indésirables !
Dans la presse, c’est un sujet dont on nous dit « Il ne faut pas en parler, ça stigmatise les femmes, elles ne veulent pas en entendre parler ». Alors on n’en parle pas – ou plutôt elles n’en parlent pas – : les bouffées de chaleur même par – 30°, les sueurs au fond du lit et pas grâce à une nuit d’amour torride, la libido à ras les pâquerettes, les douleurs au moment des rapports à cause d’un vagin dont elles se demandent pourquoi il est aussi sec que le désert des Tartares ; elles préfèrent ne rien dire plutôt que de frayer avec ce tabou qui les fait passer pour des vieilles avant l’âge. (Tu m’étonnes !) Ah ! La joie d’être une femme quand arrive le temps de la ménopause !
Suis-je périmée parce que ménopausée ?
Qui s’étonnera de ce que les femmes aient peur de parler de cette période autour de 50 ans où elles perdent leur fertilité alors que la société tout entière les cache (ou les photoshope un maximum), qu’elles se disent qu’elles ne travailleront plus passé 45 ans, qu’elles lisent partout que les hommes de leur âge refont leur vie avec des filles de l’âge des leurs ; quand on ne les culpabilise pas d’être des « couguars » juste parce qu’elles se sentent exister dans les bras de jeunes hommes qui ont l’âge qu’elles ont toujours dans leur tête ?
Oui, l’espérance de vie des femmes est de 85 ans et on est jeune à 50 ans ! Mais si on permettait aux femmes de continuer à avoir les moyens de gagner leur vie jusque tard et qu’on leur disait qu’elles sont désirables autant qu’elles sont désirantes, celles qui angoissent à l’approche de la cinquantaine cesseraient peut-être d’associer ménopause à « petite mort » (qui pourtant est l’autre expression de l’orgasme).
Où se renseigner pour en savoir plus sur la ménopause ?
→ Écoutez le podcast de l’émission le téléphone sonne, diffusé le 12 mars sur France Inter et vous aurez plein d’infos sur les signes climatériques (de la ménopause) et ses traitements. En vrac quelques infos réjouissantes tirées de cette émission :
– Il existe des traitements non hormonaux, notamment l’homéopathie et l’acupuncture. Continuez tout de même à aller chez votre gynéco une fois par an pour un suivi. Tous ne sont pas formés, mais certains gynécos ont suivi le DIU (diplôme interuniversitaire) Ménopause. En les contactant, demandez-leur s’ils sont formés à cette spécificité. Vous avez le droit de demander, c’est de votre corps dont il s’agit !
– La sécheresse vaginale (qui forcément n’encourage pas à la pénétration) se traite localement avec des ovules. Et quand on se sait mieux lubrifiée, bizarrement on est plus confiante en soi et on a davantage envie de faire l’amour…
– Toutes les femmes n’ont pas des bouffées de chaleur insupportables ni ne se transforment physiquement de façon radicale.
– C’est pas un scoop mais il faut le rappeler quand même : l’activité physique régulière et le sport aident beaucoup. Comme ne pas manger trop épicé, pas d’alcool, pas trop de café, et se couvrir « par couches » pour se découvrir en fonction de variations de températures.
– Beaucoup de femmes vivent l’après ménopause comme une libération. Une chance d’être « comme les hommes ».
« Libéréééée, délivréééée… » dirait l’autre.
→ Rendez-vous sur le site grand public du GEMVI (groupe d’étude sur la ménopause et le traitement hormonal)
Et après, revenez sur cette page pour me donner votre commentaire et me parler de votre expérience. Hommes comme femmes, c’est important pour faire circuler l’information.
La « norvégienne ménopausée » vous dit qu’elle existe, sexuellement, aussi !
Vous rappelez-vous le discours d’Eva Joly lors de son dernier meeting de campagne en 2012 où elle parlait des Français stigmatisés parce que d’origines différentes ? Elle avait osé évoquer en public, et avec une bonne dose d’autodérision, le sujet qui gêne chez les femmes de 50 ans plus ou moins, se mettant sur la même ligne que tous ceux qui souffrent d’être montrés du doigt en silence.
C’est ce que les femmes doivent s’autoriser à faire : parler. Dire à leur compagnon qu’il y a une vie après l’arrêt des règles, que leur corps change et que c’est perturbant pour elles mais qu’elles s’en occupent et qu’elles ont toujours envie d’avoir une sexualité avec eux.
Prune Quellien
Cet article fait écho à votre histoire, mais des questions restent en suspens ? Vous pouvez prendre rendez-vous avec moi.
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