C’est curieux comme on confond toujours conflit et affirmation de soi. Sortons la poubelle jaune et faisons le tri entre les deux.
Vous faites partie de ceux qui sont fiers de ne jamais se disputer ? Pourtant, vous avez beau savoir qu’une bonne communication en couple peut régénérer le sentiment amoureux, vous préférez « faire comme si » plutôt qu’exprimer votre mécontentement. Je vous propose de faire le tri entre les idées reçues au sujet du conflit amoureux/conjugal. Allez hop, sortons la poubelle jaune !
« Les conflits mènent droit dans le mur »
Certes, si vous confondez « discuter » et « se disputer », vous risquez d’aller dans le mur. Mais si vous saisissez l’occasion d’un désaccord pour vous affirmer, vous ouvrez la porte, les fenêtres, les baies vitrées, et tout ce qui peut vous aider à être compris de l’Autre. « Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs », comme disait Marshall B. Rosenberg, le père de la Communication Non Violente. C’est tellement vrai !
> Comment faire pour recycler cette idée ?
En remplaçant les reproches/accusations (qui commencent par « tu ») par des ressentis (qui commencent par « je »)
« Si je commence à dire ce que je pense, ça va faire mal ! »
C’est sûr, si vous dites ce que vous pensez, ça fera mal. En revanche, si vous dites ce que vous ressentez, ça fera du bien. À vous et à la relation. (Sauf si vous cherchez à faire du mal, évidemment).
> Comment faire pour recycler cette idée ?
Restez au plus proche de votre ressenti présent et ne vous en éloignez pas pour attraper des vieux dossiers ! (Par exemple, ne vous jetez pas sur une phrase telle que « C’est comme la fois où… »)
« J’ai peur du conflit »
Rassurez-vous, (à part les pervers et ceux qui se conditionnent au stress dans le but de se griller une cigarette) personne n’aime les conflits. Assumer un conflit est désagréable, mais il faut bien en passer par-là si on veut se faire respecter.
> Comment faire pour jeter à la poubelle cette vilaine peur ?
1 – Posez-vous la question « De quoi ai-je peur ? »
Principalement, de déclencher une rupture définitive, n’est-ce pas (sinon, vous n’auriez aucune raison de craindre d’exprimer votre insatisfaction) ? Votre peur du conflit n’est pas la réalité, c’est une peur. Et les peurs, ça se dépasse. (Toutefois, si votre peur est fondée et que vous souffrez que votre partenaire vous domine, il faut peut-être repenser la relation ?).
2 – Demandez-vous « Qu’ai-je à gagner à dépasser ma peur ? »
Tout ! Vous avez tout à gagner à dépasser votre peur du conflit, puisque cette peur est infondée (si elle l’est). Si, jusque-là, vous aviez « arrondi les angles » de peur de déclencher la colère (le mépris, le rejet) de votre partenaire, alors vous n’avez cessé de vous brimer et vous avez nourri cette peur. Vous avez mis un couvercle à demi posé sur votre casserole émotionnelle, si bien que vous continuez à bouillir mais je vous ne débordez pas. Deuxième effet négatif : refouler vos émotions ne permet pas à la relation d’évoluer. En quelque sorte, en vous taisant, vous entretenez un conflit incessant.
3 – Entraînez-vous à refuser !
Vous avez le droit de dire « je ne suis pas d’accord » ; « cette situation ne me convient pas » tant que vous cherchez à ouvrir le dialogue. Le fait de penser :
« stop, désormais je vais m’affirmer et je n’aurai plus peur de te perdre car je sais que c’est cette affirmation de soi est précisément une force dans le couple »
surprendra votre partenaire – d’autant plus que vous n’avez rien dit jusque-là. Il y aura peut-être un rééquilibrage des forces du couple, mais au moins il se passera quelque chose ! En vous libérant de votre peur, le débat ne pourra être que constructif pour vous et votre relation.
Vous n’avez rien à craindre. Et tout à gagner.
Prune Quellien
Cet article fait écho à votre histoire, mais des questions restent en suspens ? Vous pouvez prendre rendez-vous avec moi.
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