C’est dur de quitter quelqu’un, aussi


Les ruptures n’ont rien de simple ni de manichéen. Celui qui est quitté est dans la souffrance d’être désaimé autant que dans le devoir de surmonter sa peine. Cependant qu’un autre conflit s’installe dans le camp de celui par qui le malheur est arrivé : un conflit entre le devoir de sauver sa peau et la culpabilité du mal qu’il inflige.

Se séparer de quelqu’un qu’on aime par dépit

Lorsqu’on porte quelqu’un à bout de bras pendant des mois, des années, en vain, qui est quitté, finalement ? Celui qui s’entend dire que c’est fini ou celui qui prend la décision ?

J’entends souvent des personnes (des femmes comme des hommes) me dire qu’elles ont tout essayé pour soutenir leur conjoint. Elles confient « Je ne me sentais plus aimé(e), alors je l’ai quitté(e) » ; « J’ai un immense sentiment de gâchis » ; « Je suis déçu(e), nous avions tout pour être heureux, mais il (elle) m’a trop fait de mal ».

Il arrive aussi quelles se sentent harcelées par l’excès d’amour de l’autre. Dans ce cas, elles ne se sentent pas aimées pour ce qu’elles sont mais pour ce que l’autre projette sur elles. De là naît une immense frustration qui se mue en colère. Alors, la colère les mène à rompre. Tout devient leur faute.

On ne quitte pas le cœur léger, plein de joie, mais parce qu’on ne se sent plus reconnu. C’est une blessure autre que celle de subir la rupture, néanmoins c’est une blessure.

« J’ai peur de lui faire mal en le/la quittant »

C’est pourtant une réalité qu’il faut avoir le courage d’affronter lorsqu’on se sent lésé dans la relation.

« Courage » parce qu’on libérera l’autre d’un lien qui ne tient plus que sur du malheur. Courage aussi parce qu’il faudra affronter seul les jours et les semaines qui suivront, les doutes qui nous assailliront, les conséquences matérielles et parfois celles sur les enfants. Il faudra expliquer ou garder pour soi, faire face, trouver un juste milieu entre se faire aider et s’aider soi-même. Il faudra accepter qu’on ne réussit pas à construire une vie heureuse en soutenant un être malheureux.

Renoncer au malheur pour choisir le bonheur n’est pas toujours facile. Il arrive qu’on ne sache pas à quoi ressemble ce « bonheur » et qu’on ne s’imagine pas y avoir droit. Ça prend du temps, mais ça vaut la peine d’essayer.

Prune Quellien

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